Justine fut réveillée très tôt par la lumière du soleil. Quelqu’un avait dû encore oublier de fermer les volets, or la jeune femme avait le sommeil extrêmement léger. Elle observa ses camarades de chambre, toutes dormaient à point fermé. Tout doucement, pour ne pas réveiller les chanceuses qui arrivaient à dormir avec une pareille luminosité, elle attrapa quelques affaires et quitta le dortoir.
Tandis qu’elle descendit les escaliers, elle rata une marche et se retrouva sur les fesses. Etouffant un petit juron, Justine se releva péniblement. Maladroite, la jeune femme avait l’habitude des chutes, mais cela ne voulait pas forcément dire qu’elle aimait ça. Mais bon, au moins cette fois ci – pas comme la dernière fois – il n’y avait aucun groupe de Serpentards moqueurs qui la regardaient en rigolant à s’en arracher les poumons. Non, décidément, on pouvait presque dire qu’elle avait de la chance.

La rouge et or regarda par la fenêtre, il faisait vraiment un temps magnifique. Le soleil illuminait entièrement le par et se reflétait dans le lac, lequel avait pour une fois vraiment l’air attirant. La jeune femme, qui avait heureusement mis des sous-vêtements noirs, se décida à aller faire une petite baignade. Elle sortit de la salle commune en silence. Le couvre feu n’était pas encore levé, aussi n’était-elle pas autorisée à sortir de l’enceinte du château. Mais Justine était une jeune femme prudente, elle s’était rarement fait attraper par le concierge, lequel n’était pas non plus très aimable.
En sortant, elle aperçue un magnifique chat blanc dans le canapé, qui devait sans doute appartenir à un première année car elle ne l’avait jamais vu auparavant. Elle le caressa avant de sortir à petits pas.

Une fois dans les couloirs, la jeune femme descendit par les escaliers en espérant que ces derniers n’allaient pas changer de place. En effet, ils avaient vraiment l’habitude de lui jouer des tours et, plus d’une fois, Justine s’était retrouvé aux mauvais étages, et avait dû attendre que les capricieux escaliers décident de bien vouloir se remettre à la place désirée.
Heureusement – décidemment, aujourd’hui promettait d’être une excellente journée – il ne lui arriva aucun malheur tandis qu’elle descendait dans le parc.
Une fois passée les grandes portes de l’école de sorcellerie, Justine pris la direction du magnifique parc qui bordait les alentours du château et se dirigea vers le grand lac. Justine avait vraiment envie d’une petite baignade.

Enfin arrivée, elle s’assura que personne ne la regardait, et se débarrassa de tous ses vêtements. Elle mit un pied dans le l’eau, frissonna au début. L’eau était tout de même un peu froide, mais la rouge et or aimait cette sensation sur sa peau sensible.
Elle se glissa lentement dans l’eau, et commença a nager vers le milieu du lac, d’une brasse très élégante.
Tout en nageant, Justine pensait à tous ses amies, qui dormaient profondément dans le dortoir tandis qu’elle bravait le règlement.
La Gryffondor frissonna soudain, et se pétrifia. Elle venait d’apercevoir une silhouette au loin, ce qui l’inquiétait un peu car elle avait laissé ses vêtements sur la rive, et que si c’était un Serpentard, ce dernier prendrait un malin plaisir à les lui cacher. Et alors, Justine devrait rentrait jusqu’à l’intérieur du château en petite culotte. Et la jeune femme n’avait vraiment pas envie de se ridiculiser encore une fois. De là où elle était, Justine ne parvenait pas à distinguer de qui il s’agissait. La jeune femme prit un peu sur sa peur, et nagea doucement en direction de la silhouette, se promettant que ce serait vraiment la dernière fois qu’elle déciderait de se baigner à une pareille heure de la journée, et qu’il se passerait longtemps avant qu’elle ne se mette dans une pareille situation.

Assise près de la fenêtre, plongée dans un livre, Haley ne pouvait pas lâcher des yeux le roman dans lequel elle était plongée. C’était un cadeau de son père, né moldu, qui envoyait souvent à sa petite princesse, comme il l’appelait souvent, des livres moldus pour qu’elle n’oublie pas d’où elle venait. Ses camarades de classe ne comprenaient pas toujours ce qu’elle trouvait d’intéressant dans tous ces bouquins. Haley ne pouvait pas leur expliqué. Ce n’était pas forcément l’histoire, ce n’était pas non plus le monde moldu. C’était surtout la petite dédicace à l’intérieur, quelques petits mots tracés au stylo – et non à la plume, comme le faisait les sorciers – que son père avait soigneusement écrit.
Cela faisait toujours beaucoup plaisir à Haley, à qui son père manquait beaucoup. Au début de ses années d’étude à Poudlard, il n’était pas toujours en bons thermes avec sa fille : il ne comprenait pas pourquoi elle s’intéressait autant à la magie. Alors, il avait commencé à envoyer des livres à sa fille, un par semaine, et ce depuis cinq ans, pour qu’elle n’oublie pas le monde moldu. C’était devenu leur petit jeu à tous les deux : Haley lisait le livre pendant la semaine, et lui envoyait une critique que son père lisait avec beaucoup d’attention. Elle restait sa petite fille, à qui il avait lu tant d’histoires le soir. Ce n’était que la suite de cette époque, puisqu’elle continuait à lire des histoires.

Tournant la dernière page de son roman, la jeune femme sourit. Comme d’habitude, son père avait très bien choisi, c’était tout à fait le genre de livre qu’elle aimait. Le reposant dans son sac, Haley s’apprêta sortit de la salle commune des Serdaigles. Il était très tôt, ça, Haley le savait. Mais la jeune femme était très matinale, et elle devait rédiger une longue lettre à son père. Souriant à l’autre jeune fille dans la salle, qui terminait son devoir de potions, elle lui annonça qu’elle allait faire un tour dehors, histoire que cette dernière ne se méprenne pas sur un rendez-vous secret qu’Haley aurait pu avoir avec un garçon de l’école. En effet, la Serdaigle n’aimait pas du tout que l’on croie qu’elle avait un petit ami : Haley était une femme libre, elle ne voulait pas sortir avec quelqu’un pour la gloire, pour faire comme tout le monde. Non, Haley savait qu’un jour elle rencontrerait l’homme parfait qui lui apprendrait à apprivoiser l’amour.
La jeune femme quitta donc sa salle commune et entreprit de descendre les nombreuses marches, ce qui lui prit une bonne quinzaine de minutes. Mais la jeune femme était très patiente.

Enfin en bas, le soleil réchauffa la peau de la Serdaigle. Cela allait être une très belle journée, songea t’elle. Naturellement, ses pas la guidèrent vers le lac de Poudlard : cette grande étendue d’eau par lesquels les premières années découvraient pour la première fois l’école de sorcellerie. Haley se souvenait que cela avait été un des plus beaux jours de sa vie, et qu’elle avait été vraiment impressionnée par la beauté des lieux.
Avec souplesse, la jeune femme se laissa glisser près d’un tronc d'arbre, en face de la berge, et sortit de son sac un parchemin, un livre, une plume et de l’encre. Disposant la feuille sur le livre, afin de s’en servir de socle, Haley entreprit de rédiger une longue lettre à son père, dans laquelle elle aborda le sujet du roman, les points positifs et les points négatifs de l’œuvre, son moment préféré ou encore ce qu’elle avait vraiment détesté. Son père allait être vraiment heureux de voir avec qu’elle assiduité sa fille lui répondait toujours.

Un froissement d’eau attira soudain l’attention de la jeune femme. Il y avait quelqu’un dans l’eau, mais de là où elle était, elle ne pouvait pas voir de qui il s’agissait, seulement qu'elle avait à faire à une femme. La Serdaigle tira sa baguette de sa poche, par simple précaution. Il était peu probable qu’une personne mal intentionnée ait pu franchir l’enceinte du château, mais il y avait tout de même des élèves vraiment peu fréquentables. Et il n’y avait que deux possibilités : une Gryffondor, ou bien une Serpentard. Haley préférait de loin la première option, mais elle savait qu’il était tout de même très probable qu’il s’agisse d’une vert et argent, dans quel cas il valait mieux être armée. En effet, Haley n’aimait quasiment aucun des Serpentards de ce château, qu’elle trouvait bien trop fiers de leur petite personne.

La silhouette se rapprochait de plus en plus. Petit à petit, la Serdaigle reconnu les longs cheveux noirs et le teint hâlé de Justine Spencer. Décidément, cette jeune femme assez maladroite qui amusait beaucoup Haley était vraiment pleine de surprise : elle se baignait dans le lac alors même que le soleil était à peine levé.
Devant les yeux suspicieux de la Gryffondor, Haley devina qu’elle lui avait tout de même flanqué une grande frousse.

HALEY.Comme quoi, on peut faire peur même au Gryffondor, lança-t-elle d’un ton malicieux.